mardi 26 janvier 2010

Haricots verts du Kenya

Chez les primeurs ou en grande surface, on trouve à toute époque de l’année des barquettes de haricots verts frais : extra-fins, d’un vert éclatant, ils sont déjà équeutés…Et sur les étiquettes, on peut lire : « origine Kenya ».

Local et de saison

Ca vous dérange ? Personnellement, j’aime bien manger local et de saison, pour des raisons que je partage avec de plus en plus de monde. Mais je me sens aussi solidaire des agriculteurs africains qui vivent des exportations vers l’Europe. Et puis faut-il aller jusqu’à se priver du poivre, du quinoa, du riz basmati et du gingembre, au prétexte qu’ils ne poussent pas en France ?

La suite de mon post est sur Agoravox : un repas de fête!


vendredi 15 janvier 2010

Allemagne : le marché bio stagne en 2009

L'Allemagne reste le principal débouché pour l'alimentation bio en Europe, mais les ventes ont stagné en 2009, à 5,85 milliards d'Euros, selon une récente estimation de la Fédération allemande de producteurs Bio. L'explication tiendrait aux baisses de prix et à la diminution des gammes de produits.

Tendance durable ou passagère ? Depuis plusieurs années, le marché du bio en Allemagne augmentait de plus de 10% par an (en ventes). Mais en 2009, crise oblige, ce sont les ventes totales dans l'alimentaire qui ont chuté, à -2,4% en valeur. Le bio s'en est mieux sorti, expliquait le patron de la Fédération, Joachim Weckmann. Les chiffres définitifs pour 2009 seront publiés uktérieurement.


jeudi 14 janvier 2010

qui est contre l'interdiction du thon rouge ?



Le débat sur l’interdiction du thon rouge bat son plein…3 jours après la report de la décision française (la réunion inter-gouvernementale du 11 janvier n’a pas débouché sur un accord), les positions semblent claires : le Ministre de l’Agriculture est contre l’interdiction, tandis que la Ministre de l’Environnement est pour. Ce désaccord marque une ligne de front entre les pêcheurs, plutôt opposés à l’interdiction, et les ONG environnementales, qui sont farouchement pour.

Le thon rouge est-il vraiment en voie de disparition ? Sur la Toile, beaucoup de commentateurs affirment le contraire : aucune donnée scientifique ne prouverait le risque d’extinction et les ONG seraient partisanes, disent-ils. Pourtant les analyses scientifiques existent et la plupart Justifierd’entre elles n’émanent pas des ONG mais de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT).

L’ICCAT, organisation inter-gouvernementale créée en 1969, est très claire :

« Les résultats font à nouveau apparaître un fort déclin du stock reproducteur sur les 10 dernières années. Le schéma de sélectivité et les niveaux de mortalité par pêche actuels font que la mortalité par pêche est toujours de 3 à 3,4 fois supérieure à FMAX, ce qui conduirait le stock reproducteur à des niveaux très bas (~6% de la biomasse vierge), ce qui est considéré comme un fort risque d’effondrement du stock. (P.192 rapport Vol 2) » (rapport 2008/2009, Partie I volume 2, p… 192).

Première remarque : La mise en doute des études scientifiques n’est pas surprenante : Une partie de l’opinion publique ne fait plus confiance aux rapports scientifiques. Les affaires sur les OGM (Monsanto), les vaccins H1NI1, sur la vache folle ou le sang contaminé ont popularisé l’idée qu’un rapport scientifique est potentiellement un outil au service d’un groupe d’intérêt, et qu’au lieu d’être fiable et impartial, il est souvent manipulateur…

De notre point de vue, cette suspicion est légitime. Mais à l’heure de démêler le vrai du faux et de faire le tri entre les études indépendantes et les études partisanes, ce sont l’esprit critique et la méthode rationnelle qui doivent l’emporter (sur les sentiments et sur l’intérêt personnel).
Pour ce qui concerne le thon rouge, il nous semble que l’ICCAT est plutôt indépendante et qu’elle applique une méthode scientifique valide. Raison pour laquelle nous acceptons ses analyses et recommandations.

Au delà de l’analyse critique des données scientifiques, plusieurs points me semblent essentiels dans le débat sur le thon rouge :

1. On n’a rien trouvé de mieux pour préserver une espèce de poisson menacée que la fixation de quotas de pêche par espèce et par pays

2. La principale menace sur le thon rouge vient des bateaux braconneurs et de la pêche illégale, qui contournent les quotas

3. L’opposition des pêcheurs français à l’interdiction du thon s’explique par le fait qu’ils se sentent menacés dans leur existence…mais leur principal péril est ailleurs : c’est l’importation massive de poisson, souvent issus d’une pêche industrielle lointaine.

Le point 2 (braconnage et prises illégales) justifie à mon avis l’interdiction temporaire de la pèche au thon rouge.

Le point 3 (pêcheurs locaux en danger) nécessite une réflexion politique approfondie. Veut-on le maintien et l’essor de la pêcherie française ? Et l’avenir des pêcheurs français passe-t-il par le poisson d’élevage biologique et par la promotion d'une filière sauvage artisanale ? Les ONG et les pêcheurs pourraient peut-être trouver là un terrain d'entente.


Crédits image : ICCAT

samedi 9 janvier 2010

salade d'algue chuka wakame
















C’est à Bangkok, dans un restaurant japonais de Khao San Road, que j’avais découvert la délicieuse salade de mekabu marinée, parfois appelée Chuka wakame. Cette semaine, je suis entrée par hasard au Sushi Folie's, un restau japonais tenu par un jeune Français. Là, j’ai acheté une petite barquette de salade d'algue, qui est en fait une salade de mekabu.
C’est la première fois que j’en goûte dans un restaurant Sushi parisien, et elle était excellente. L’algue croquante est relevée de piment rouge et assaisonnée, cela va de soi, de vinaigre de riz, sauce soja et graines de sésame.

J’ai demandé au serveur asiatique, puis à Dan, le patron, quelle algue contenait la salade. Le serveur m’a indiqué que c’était une algue de grande taille. Avec une nervure centrale, ai-je demandé ? Il a dit oui, et plus tard Dan m’a confirmé que c’était de la wakamé. Mekabu, lui ai-je précisé, mais apparemment il ne connaissait pas ce terme, qui désigne les sporophylles de l’algue brune, dont la forme en « spaghetti » extra fins n’a rien à voir avec celle des feuilles de wakame, qui sont larges de 2 à 4 cm, plates et qu'on utilise communément dans les soupes miso.

lundi 4 janvier 2010

thon rouge à l'index

Coup de gueule d'Olivier Roellinger hier dans le quotidien le Parisien : le Chef amateur de poissons et d'algues, 3 étoiles au Michelin en 2008, annonce qu'il a décidé avec ses confrères des Relais et Châteaux de bannir le thon rouge de leurs tables.

Verbatim : "on annonce la quasi-disparition des espèces sauvages dans l’océan d’ici 2040 à 2050. J’estime que les cuisiniers, en particulier les grands chefs, ont une responsabilité importante. Notamment en Europe où la moitié des produits de la mer sont consommés au restaurant. Arrêtons de vider la mer sans réfléchir."

Roellinger est vice-Président de l'association Relais et Châteaux, qui regroupe 475 hôtels et restaurants gastronomiques établis dans une cinquantaire de pays. Il a créé à Cancale en Bretagne les "Maisons de Bricourt" et le bistro marin "Coquillages".

Dans son interview au Parisien, Roellinger rappelle que 20 000 restaurants à sushi ouvrent chaque année dans le Monde.

Comment faire quand on aime les sushi et qu'on se préoccupe de la biodiversité ? Moderazione ! et se renseigner sur les espèces les moins menacées : maquereaux, sardines, lieus, par exemple.


Enrichis au calcium

Teneur en calcium du lait de vache : 120mg pour 1 litre. Teneur en calcium du "lait de riz" (qui n'est pas un lait mais une boisson au riz) : 120mg aussi. Idem pour les boissons au soja ! Pourtant le riz ne contient pas de calcium, et le soja non plus... Comment est-ce possible ?

Les fournisseurs de ces produits, lait de riz et lait de soja, y incorporent une algue calcaire broyée, la lithothamne. Appelée maërl en Bretagne, on trouve cette algue en Bretagne, soit vivante par 10/15 mètres de profondeur, soit sous forme de "squelette" sur les plages... elle est aussi utilisée comme engrais, pour lutter contre l'acidité des sols.

Les boissons enrichies au maërl sont souvent plebiscitées par les personnes intolérantes au lactose ou allergiques à la caséine (protéine) du lait de vache . Mais le maërl est-il durable ? En 2008, la Préfecture dont dépend l'archipel des Glénans a suspendu la cueillette de l'algue, au motif qu'elle serait surexploitée sur l'île, qui détient un gisement de maërl conséquent.

Un an plus tard, on trouve facilement du maërl sur Internet, comme complément alimentaire ou pour les jardins, provenant des Glénans.
Quant aux laits de riz et de soja... j'ai demandé à Lima et The Bridge, les 2 principaux fabricants européens, d'où vient leur lithothamne... je vous tiens au courant.

La semaine dernière, j'ai emmené mon fils sur une plage bretonne et il a trouvé un spécimen de lithothamne de taille impressionnante. En temps normal, les lithothamne que je vois sur les plages font 1 cm de long seulement!



Réponse reçue de Lima le 29 janvier :
"L'algue lithothamnium que nous utilisons dans nos boissons est récoltée en Bretagne. Cette algue à la particularité de se reproduire très lentement aussi son exploitation est désormais très règlementée, des zones de pêches sont définies et une rotation est effectuée tous les 2-3 ans afin de permettre à l'algue de se renouveler tout en préservant son eco-environnement.

Les algues n'étant pas cultivées, elles ne rentrent pas dans le cadre de la règlementation de l'alimentation biologique. Cependant elles font l'objet d'une règlementation très stricte englobant conditions de récolte, analyses toxicologique et transformation".