samedi 16 octobre 2010
construire un Jardin de Cocagne
Comment se construit un projet de Jardin de Cocagne ?
Les jardins de Cocagne sont des exploitations maraîchères, en général biologiques, qui emploient des personnes en contrat d'insertion. Les produits sont vendus en circuits courts.
Venez lire mon enquête sur le Jardin de la Haute Borne, sur le blog www.animal-social.fr
Crédit Photo : Solidarités et initiatives
lundi 26 juillet 2010
La changement climatique au secours de la faim
Et si la lutte contre le réchauffement climatique se révélait l’arme inattendue pour rééquilibrer la situation ?
Dans la foulée de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, est né le Partenariat Mondial pour les Forêts tropicales. Cet accord appelé REDD prévoit un flux Nord -> Sud de 4 milliards de dollars pour des projets de reforestation. Mais comme l’a rappelé récemment le Centre d’Analyse Stratégique, la déforestation est causée en grande partie par…la demande des pays du Nord en produits agricoles, huile de palme, ou soja, et en agrocarburants. Vouloir replanter d’une main et acheter des tonnes d’huile de palme de l’autre, est pour le moins contradictoire et même, contreproductif.
Comme le pointe Sophie Fabrégat dans un récent article, « un des pré requis de la lutte contre la déforestation réside donc dans l'harmonisation des politiques commerciales ou agricoles des pays du Nord avec les politiques environnementales ».
Concrètement, il s’agirait dans le cadre du Partenariat REDD et en accord avec l’OMC, de favoriser davantage l’agriculture de subsistance en lieu et place des palmeraies à huile : idéalement, il s’agit bien sûr d’une polyculture d’inspiration biologique, avec quelques têtes de bétail et des arbres alentour : un système qui a fait ses preuves et qui reste encore marginal au Nord comme au Sud.
Courtesy image : UN-REDD
dimanche 11 juillet 2010
Un verre avec ou sans sulfites ?
Des sulfites pour préserver le vin
Les sulfites sont des composés chimiques contenant des ions SO3, constitués d’atomes d’oxygène et de soufre (S). Naturellement présents dans le vin, les viticulteurs en ajoutent pour empêcher son oxydation. Ils jouent aussi le rôle d’antiseptique (contre les bactéries) et ils empêchent le vin de tourner…au vinaigre. Utilisés à des quantités variables, les sulfites se retrouvent à plus haute dose dans les vins blancs et rosés, où ils peuvent atteindre 210 mg/litre, contre 160mg (maximum autorisé) pour le vin rouge.
En théorie, le vin peut se prémunir tout seul contre l’oxydation et les bactéries, si les raisins étaient en bonne santé et cueillis avec soin (à la main), s’il est riche en alcool et en tanins et si sa conservation est optimale : au frais et à l’abri de la lumière. Dans la pratique, la plupart des viticulteurs, et même ceux qui font du vin biologique, y ont recours. Seule exception : un poignée de producteurs de "vin naturel".
Intolérance, ou allergie ?
La confusion est courante et il est fréquent de lire que les sulfites sont un allergène. C’est une erreur. L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) explique que les sulfites induisent un risque d’intolérance, qui se manifeste par une réaction inflammatoire. Celle-ci entraîne « des éternuements, des démangeaisons, de l’urticaire, des douleurs abdominales pouvant aller jusqu'à des manifestations plus sévères incluant une crise d’asthme », comme le précise le Professeur Nicolas de l’INSERM.
Et c’est d’ailleurs cette intolérance qui a motivé l’inscription, obligatoire depuis novembre 2005, de la mention « contient des sulfites » sur l'étiquette quand une bouteille en contient plus de 10mg/litre. Les personnes à risque sont surtout les asthmatiques et celles qui souffrent de la maladie de Fernand Vidal. Elles devront choisir un vin vieux, puisque les sulfites se dissipent avec l’âge. Ou opter pour un « vin naturel » sans sulfites ajoutés.
Et le goût ?
Meilleur goût, le vin sans sulfites ? Les partisans du vin naturel expliquent qu’il a une saveur distincte, plus authentique. Alexandre Gerbe, œnologue bio à Avignon, les juge « très aromatiques et très doux au niveau des tanins ». Mais pour Stéphane Derenoncourt, une des figures de la viticulture française, les vins naturels «manquent d’ossature, de corps et expriment une exacerbation aromatique de vins pas « finis » ». Alors, qu’en penser ? Goûtez vous-même !
jeudi 24 juin 2010
Après les abeilles, les huîtres ?
Les craintes ne datent pas de 2010 : dès "2008 et en 2009, 60 à 100% des huîtres creuses (qui représentent plus de la moitié de la production) juvéniles avaient été touchées par une mortalité inhabituelle", précise la DPMA. Les ventes d'huîtres françaises en 2010 pourraient déjà chuter de 50%.
En cause, semble-t-il un virus... ce n'est pas varroa destructor, mais des virus de type herpès : OsHV1 et sa variante muvar (les virus mutent ne l'oublions-pas). Autres facteurs avancés par l'IFREMER, l'élévation de la température des eaux.
Comme avec les abeilles, les experts ne sont pas tous d'accord : ainsi, les producteurs d'huîtres traditionnels, qui sont la minorité et qui font naître les huîtres en mer, affirment que ce sont les écloseries d'huîtres en laboratoire (l'essentiel de la production française) qui seraient en cause, et en particulier, l'utilisation d'une variété d'huître génétiquement modifiée, les fameuses huîtres triploïdes.
Il s'agit d'huîtres dont l'ADN n'a pas été modifié ni "enrichi" par des chromosomes d'autres organismes, donc pas d'huîtres OGM, mais dont l'IFREMER a multiplié le chromosome natif, le faisant passer à 3 paires (3n) au lieu de 2. Selon les éleveurs d'huîtres traditionnels, ces huîtres qui sont rendues stériles pour qu'elles grandissent plus vite, seraient plus vulnérables aux maladies. Guy Lebrun, ingénieur aquacole, va dans le même sens en affirmant que la sélection génétique pratiquée par les couveuses de l'IFREMER aboutit à une moindre diversité génétique, qui entraîne chez les huîtres une baisse de leurs défenses immunitaires.
Des arguments qui ne sont pas sans rappeler les débats sur la mortalité des abeilles aux Etats-Unis...
Vrai ou faux ? Impossible de le savoir en l'état. Les Assises de la conchyliculture devraient permettre d'y voir plus clair. Elles se concluront en octobre 2010.
lundi 14 juin 2010
le Bio chez ED : pommes de terre de la Motte made in Israël
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"Ferme de la Motte, producteur depuis 1876", peut-on lire sur une étiquette qui sent bon le terroir et l'authentique...origine Israël, écrit en tout petit.
La ferme de la Motte dispose d'un joli site, très pro, comme on n'en a jamais vu de la part d'un agriculteur... avec une vidéo en introduction, musique country et ce premier mot : "Terroir" suivi de : "conditionneur vendeur". L'entreprise, qui a réalisé un CA de 18 millions d'euros en 2008 (site societe.com), ne dit pas sur son site combien d'hectares elle exploite, mais elle précise qu'elle produit 8000 à 10 000 tonnes de pommes de terre... non bio.
Question : pourquoi produit-elle des pommes de terre non bio et importe-t-elle des pommes de terre bio ?
Pour faire du business, bien sûr.
Quant au mot "terroir" : après être revenu à la mode, il est maintenant utilisé à tout crin . A quand l'indication "terroir naturel" sur une étiquette ?
samedi 12 juin 2010
Le bio dans les cantines : l'exemple de Bordeaux-Mérignac
Intervenants :
- Jean-Pierre TEISSEIRE, Responsable Qualité Achats du Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (SIVU) de Bordeaux-Mérignac
- Benoît GRANGER, éleveur, directeur de la SCA le Pré vert
Le SIVU gère 16 000 à 20 000 repas par jour. Il a mis en place des procédures d’appels d’offre exigeantes, avec un ensemble de fiches techniques pour chaque classe de produits. Sur cette base, la cuisine centrale s’approvisionne en denrées bio : fruits et légumes (4ème gamme), riz, et pâtes, produits laitiers… L’introduction des pâtes bio a permis de réaliser une économie de 20%.
Pour la viande de veau, le SIVU est passé successivement d’une viande d’origine hollandaise à une viande française labellisée, puis à une viande bio originaire de la région. Ce basculement a été graduel. Il a été précédé par des expérimentations. L’introduction de la viande bio s’est faite en raisonnant sur la carcasse entière et non par morceaux. Toute l’équipe du SIVU s’est mobilisée : chef de production, diététiciens, gestionnaire qualité. Le mode de cuisson retenu est la cuisson de nuit à basse température, qui offre une excellente texture de viande tout en permettant un coût d’énergie plus bas.
En terme de rendements, la viande bio est largement plus performante :
- perte sur le veau hollandais : 50%
- perte sur le veau labellisé : 40%
- perte sur le veau AB : 30%
Benoît Granger, éleveur en Dordogne et membre du GAEC La Gillette, explique ensuite que l’approvisionnement des cantines de Bordeaux-Mérignac lui a permis de valoriser toute sa production en bio. Au départ, son groupement d’éleveurs fournissait les boucheries traditionnelles, y compris en région parisienne, puis il a approvisionné la distribution bio spécialisée (Biocoop). Mais il vendait ses broutards en conventionnel en Italie, faute d’avoir un meilleur débouché.
L’approvisionnement du SIVU lui a permis de valoriser ses carcasses de broutards en veau rosé bio (rôtis et blanquettes essentiellement). Malgré les réticences initiales du SIVU, ils ont trouvé une solution qui consiste à congeler la viande et à la conditionner en petites quantités.
En 2010, le groupement d’éleveurs réunit 45 exploitations, contre 20 en 2008. La croissance de son chiffre d’affaire est de 45% et ils approvisionnent 50 collèges de la région, en plus du SIVU.
vendredi 11 juin 2010
Le bio dans les cantines : l'exemple de Brest
Intervenants :
- Alain JOUIS, conseiller municipal de Brest
- Florence BUSSON de la Maison de l’Agriculture Biologique du Finistère (MAB 29)
- Jean-Michel NOEL, Directeur d’Exploitation de Sodexo.
Le cahier des charges établi en 2007 par la mairie visait notamment à développer la part des produits bio et à faire appel à des filières de production locales. Les filières pain et produits laitiers ont pu être sollicitées sans difficulté majeure, mais la filière fruits et légumes locale a nécessité une solution collective :
La municipalité a travaillé avec la Maison de l’Agriculture Biologique et Sodexo, en commençant par les carottes et les salades (les choux-fleurs et brocolis ont été écartés, car jugés moins « populaires » chez les enfants). La cuisine centrale ne disposait pas d’une légumerie et elle avait besoin de carottes calibrées, or les carottes bio locales ne l’étaient pas. La solution trouvée est la suivante : un producteur local a accepté d’investir dans une unité de calibrage et Sodexo s’est engagée sur des volumes d’achat pluriannuels. C’est ainsi que les carottes bio locales ont pu remplacer les carottes d’Italie. En 2009, les producteurs locaux fournissaient entre 75 et 100% des carottes, salades et pommes de terre nécessaires à la cuisine centrale.
Florence Busson de la MAB 29, explique que l’enjeu était aussi de s’inscrire dans une démarche de développement durable dont le troisième pilier est la dimension sociale. Elle rappelle qu’à production égale, l’agriculture biologique représente 20 à 30% d’emplois supplémentaires.
La filière de Fruits et légumes locaux représente 50 producteurs et deux opérateurs, l’un pour le calibrage et l’autre pour la logistique. Au total, l’approvisionnement des écoles brestoises nécessite des surfaces réduites :
- 1 hectare de carottes
- 1000 m2 de salades
- 2 hectares de pommes de terre
- 7000 m2 pour les pommes
Pour ce qui est des produits laitiers, Florence Busson précise que 5 vaches sur 5 hectares de pâturages suffisent.
Le troisième intervenant, Jean-Michel Noël, était responsable de la cuisine centrale de Brest et c’est lui qui a travaillé avec la MAB et la municipalité. Aujourd’hui il travaille à la Direction de la Qualité et du Développement Durable de Sodexo. JM Noël explique qu’au départ il craignait pour la sécurité sur les volumes fournis. Avec le recul, les variations de production d’un an sur l’autre sont gérables. Puis il projette une vidéo qui présente le projet en mettant en avant le travail collectif et le rôle des agriculteurs de la région.
jeudi 22 avril 2010
stimulation électrique des carcasses
Sans les décharges électriques, la filière bovine doit laisser reposer la viande pendanr 10 heures à quelques degrés avant congélation...avec la stimulation électrique, 3 minutes suffisent !
Bref, la productivité des abattoirs augmente.
lundi 29 mars 2010
Huiles : la palme à Casino
Revers de la médaille : la monoculture du palmier à huile, qui a explosé depuis 20 ans en Malaisie et en Indonésie, a détruit des millions d’hectares de forêt tropicale, hauts-lieu de biodiversité mondiale. D’autre part sur le plan de la santé humaine, l’huile de palme est très riche en acides gras saturés (environ 50%), qui sont une des causes de surpoids et de risque cardio-vasculaire.
La décision de Casino est donc une excellente nouvelle et on peut espérer que les autres chaînes de distribution fassent la même chose.
Etonnant : sur le site du Cirad, centre français para-public dédié à l’agriculture tropicale, on trouve un véritable plaidoyer à contre-courant pour l’huile de palme, plaidoyer qui s’appuie sur l’extraordinaire productivité en huile du palmier (incontestable) et sur sa…qualité nutritionnelle:
« Des propriétés spécifiques et une qualité nutritionnelle irréprochable : L’huile de palme se comporte comme les huiles de maïs, tournesol, soja ou colza, riches en acides gras essentiels. »
Pourtant les acides gras essentiels, qui sont les oméga 3 et 6, ne sont présents qu’à hauteur de 8% dans l’huile de palme, ce qui fait d’elle la moins riche en acides gras essentiels avec l’huile de coco ! Et comme on l’a précisé plus haut, la haute teneur de cette huile en acides gras saturés (50%, un record) en fait un facteur d’obésité et de maladie cardiovasculaire largement reconnu. Le Cirad passe ce fait sous silence et la compare à des huiles (colza, tournesol) dont la teneur en acides gras est très différente.
Manipulation ? Non, ça doit être un rédacteur stagiaire qui s'est emmêlé les pinceaux :=)
source :
dimanche 7 mars 2010
Entremont : la crise du lait
Or Sodiaal, qui distribue le lait Candia, est elle aussi une coopérative. Dans la reprise proposée, chaque producteur laitier devrait apporter 2000€ par an pendant 5 ans au capital de la nouvelle entité. Apparemment, les producteurs de lait sont plutôt d’accord.
On se réjouit de voir Entremont sauvée (5000 producteurs de lait concernés), sans que le secteur coopératif en patisse. Mais plusieurs questions viennent à l’esprit à propos de cette affaire, des questions de bon sens qui n'ont pas vraiment été creusées par les médias (au vu des recherches que j'ai pu faire, et sauf erreur de ma part :=).
question 1. Pourquoi les cours du beurre et du lait en poudre baissent-ils ?
A priori, ce ne sont pas les hausses des personnes allergiques ou intolérantes au lait qui l’expliquent ! Ni la fronde des lacto-sceptiques, si ingénieux à trouver d'autres sources de protéines et de calcium.
question 2. Combien cela coûterait-il de transformer la filière lait bretonne (qui représente 20% de la production française) en lait certifié biologique ? Cette question est importante car il semble y avoir consensus désormais sur l'avantage du lait bio en terme de santé publique (et je ne parle pas des avantages pour l'environnement).
question 3. Le lait doit-il être considéré comme un aliment stratégique, au même titre que l’eau ? Doit-il être géré, comme le demandent les producteurs européens du European Milk board, par un Office public européen du lait qui fixerait les prix ? Voir, pour éviter les distorsions entre grandes zones de production mondiales, par un Office international du lait ?
question 4. Produit-on trop de lait de vache en France et en Europe ?
Questions épineuses, qui à l’évidence mériteraient d’être débattues par le plus grand nombre…
mercredi 17 février 2010
Parkinson boosté par les pesticides
Ce lien n'est pas nouveau et il avait déjà été montré, en particulier, par des chercheurs français de l'INSERM. Mais il appelle plusieurs remarques à propos des autorisations de mise sur le marché :
1. Les pesticides incriminés avaient en leur temps été autorisés par les organismes d'accréditation, sur la base d'études fournies par les producteurs de pesticides, études qui étaient à l'évidence, très insuffisantes.
2. On parle de "principe de précaution" pour justifier l'interdiction de certains produits : en l'absence d'études approfondies, le principe de précaution est essentiel.
3. Les organes autorisateurs, EFSSA en Europe, FDA aux USA, ne sont pas assez exigeants vis à vis des Monsanto et autres entreprises bio-chimiques ; Ce manque d'exigeance est lié au fait que trop souvent, les experts de ces organes ont travaillé pour les producteurs chimiques. Il faut exiger des études préalables beaucoup plus approfondies.
Un avis très personnel : pour des firmes comme Monsanto, qui ont vendu par millions des pesticides toxiques (comme le DDT, maintenant interdit mais toujours présent dans les rivières) et qui ont démontré le peu de cas qu'elles faisaient des risques sanitaires, la vigilence doit se traduire par une règle d'or : interdiction qu'un ancien employé de ces firmes travaille dans un des organes autorisateurs.
Autrement dit : choisis ton camp, camarade !
Ce qui ne veut pas dire que les 2 camps ne doivent pas dialoguer.
mardi 26 janvier 2010
Haricots verts du Kenya
Local et de saison
Ca vous dérange ? Personnellement, j’aime bien manger local et de saison, pour des raisons que je partage avec de plus en plus de monde. Mais je me sens aussi solidaire des agriculteurs africains qui vivent des exportations vers l’Europe. Et puis faut-il aller jusqu’à se priver du poivre, du quinoa, du riz basmati et du gingembre, au prétexte qu’ils ne poussent pas en France ?
La suite de mon post est sur Agoravox : un repas de fête!
vendredi 15 janvier 2010
Allemagne : le marché bio stagne en 2009
Tendance durable ou passagère ? Depuis plusieurs années, le marché du bio en Allemagne augmentait de plus de 10% par an (en ventes). Mais en 2009, crise oblige, ce sont les ventes totales dans l'alimentaire qui ont chuté, à -2,4% en valeur. Le bio s'en est mieux sorti, expliquait le patron de la Fédération, Joachim Weckmann. Les chiffres définitifs pour 2009 seront publiés uktérieurement.
jeudi 14 janvier 2010
qui est contre l'interdiction du thon rouge ?
Le débat sur l’interdiction du thon rouge bat son plein…3 jours après la report de la décision française (la réunion inter-gouvernementale du 11 janvier n’a pas débouché sur un accord), les positions semblent claires : le Ministre de l’Agriculture est contre l’interdiction, tandis que la Ministre de l’Environnement est pour. Ce désaccord marque une ligne de front entre les pêcheurs, plutôt opposés à l’interdiction, et les ONG environnementales, qui sont farouchement pour.
L’ICCAT, organisation inter-gouvernementale créée en 1969, est très claire :
« Les résultats font à nouveau apparaître un fort déclin du stock reproducteur sur les 10 dernières années. Le schéma de sélectivité et les niveaux de mortalité par pêche actuels font que la mortalité par pêche est toujours de 3 à 3,4 fois supérieure à FMAX, ce qui conduirait le stock reproducteur à des niveaux très bas (~6% de la biomasse vierge), ce qui est considéré comme un fort risque d’effondrement du stock. (P.192 rapport Vol 2) » (rapport 2008/2009, Partie I volume 2, p… 192).
Première remarque : La mise en doute des études scientifiques n’est pas surprenante : Une partie de l’opinion publique ne fait plus confiance aux rapports scientifiques. Les affaires sur les OGM (Monsanto), les vaccins H1NI1, sur la vache folle ou le sang contaminé ont popularisé l’idée qu’un rapport scientifique est potentiellement un outil au service d’un groupe d’intérêt, et qu’au lieu d’être fiable et impartial, il est souvent manipulateur…
De notre point de vue, cette suspicion est légitime. Mais à l’heure de démêler le vrai du faux et de faire le tri entre les études indépendantes et les études partisanes, ce sont l’esprit critique et la méthode rationnelle qui doivent l’emporter (sur les sentiments et sur l’intérêt personnel).
Pour ce qui concerne le thon rouge, il nous semble que l’ICCAT est plutôt indépendante et qu’elle applique une méthode scientifique valide. Raison pour laquelle nous acceptons ses analyses et recommandations.
Au delà de l’analyse critique des données scientifiques, plusieurs points me semblent essentiels dans le débat sur le thon rouge :
1. On n’a rien trouvé de mieux pour préserver une espèce de poisson menacée que la fixation de quotas de pêche par espèce et par pays
2. La principale menace sur le thon rouge vient des bateaux braconneurs et de la pêche illégale, qui contournent les quotas
3. L’opposition des pêcheurs français à l’interdiction du thon s’explique par le fait qu’ils se sentent menacés dans leur existence…mais leur principal péril est ailleurs : c’est l’importation massive de poisson, souvent issus d’une pêche industrielle lointaine.
Le point 2 (braconnage et prises illégales) justifie à mon avis l’interdiction temporaire de la pèche au thon rouge.
Le point 3 (pêcheurs locaux en danger) nécessite une réflexion politique approfondie. Veut-on le maintien et l’essor de la pêcherie française ? Et l’avenir des pêcheurs français passe-t-il par le poisson d’élevage biologique et par la promotion d'une filière sauvage artisanale ? Les ONG et les pêcheurs pourraient peut-être trouver là un terrain d'entente.
Crédits image : ICCAT
samedi 9 janvier 2010
salade d'algue chuka wakame
C’est à Bangkok, dans un restaurant japonais de Khao San Road, que j’avais découvert la délicieuse salade de mekabu marinée, parfois appelée Chuka wakame. Cette semaine, je suis entrée par hasard au Sushi Folie's, un restau japonais tenu par un jeune Français. Là, j’ai acheté une petite barquette de salade d'algue, qui est en fait une salade de mekabu.
J’ai demandé au serveur asiatique, puis à Dan, le patron, quelle algue contenait la salade. Le serveur m’a indiqué que c’était une algue de grande taille. Avec une nervure centrale, ai-je demandé ? Il a dit oui, et plus tard Dan m’a confirmé que c’était de la wakamé. Mekabu, lui ai-je précisé, mais apparemment il ne connaissait pas ce terme, qui désigne les sporophylles de l’algue brune, dont la forme en « spaghetti » extra fins n’a rien à voir avec celle des feuilles de wakame, qui sont larges de 2 à 4 cm, plates et qu'on utilise communément dans les soupes miso.
lundi 4 janvier 2010
thon rouge à l'index
Verbatim : "on annonce la quasi-disparition des espèces sauvages dans l’océan d’ici 2040 à 2050. J’estime que les cuisiniers, en particulier les grands chefs, ont une responsabilité importante. Notamment en Europe où la moitié des produits de la mer sont consommés au restaurant. Arrêtons de vider la mer sans réfléchir."
Roellinger est vice-Président de l'association Relais et Châteaux, qui regroupe 475 hôtels et restaurants gastronomiques établis dans une cinquantaire de pays. Il a créé à Cancale en Bretagne les "Maisons de Bricourt" et le bistro marin "Coquillages".
Dans son interview au Parisien, Roellinger rappelle que 20 000 restaurants à sushi ouvrent chaque année dans le Monde.
Comment faire quand on aime les sushi et qu'on se préoccupe de la biodiversité ? Moderazione ! et se renseigner sur les espèces les moins menacées : maquereaux, sardines, lieus, par exemple.
Enrichis au calcium
Les fournisseurs de ces produits, lait de riz et lait de soja, y incorporent une algue calcaire broyée, la lithothamne. Appelée maërl en Bretagne, on trouve cette algue en Bretagne, soit vivante par 10/15 mètres de profondeur, soit sous forme de "squelette" sur les plages... elle est aussi utilisée comme engrais, pour lutter contre l'acidité des sols.
Les boissons enrichies au maërl sont souvent plebiscitées par les personnes intolérantes au lactose ou allergiques à la caséine (protéine) du lait de vache . Mais le maërl est-il durable ? En 2008, la Préfecture dont dépend l'archipel des Glénans a suspendu la cueillette de l'algue, au motif qu'elle serait surexploitée sur l'île, qui détient un gisement de maërl conséquent.
Un an plus tard, on trouve facilement du maërl sur Internet, comme complément alimentaire ou pour les jardins, provenant des Glénans.
Quant aux laits de riz et de soja... j'ai demandé à Lima et The Bridge, les 2 principaux fabricants européens, d'où vient leur lithothamne... je vous tiens au courant.
La semaine dernière, j'ai emmené mon fils sur une plage bretonne et il a trouvé un spécimen de lithothamne de taille impressionnante. En temps normal, les lithothamne que je vois sur les plages font 1 cm de long seulement!
"L'algue lithothamnium que nous utilisons dans nos boissons est récoltée en Bretagne. Cette algue à la particularité de se reproduire très lentement aussi son exploitation est désormais très règlementée, des zones de pêches sont définies et une rotation est effectuée tous les 2-3 ans afin de permettre à l'algue de se renouveler tout en préservant son eco-environnement.
Les algues n'étant pas cultivées, elles ne rentrent pas dans le cadre de la règlementation de l'alimentation biologique. Cependant elles font l'objet d'une règlementation très stricte englobant conditions de récolte, analyses toxicologique et transformation".